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Le Front de gauche en campagne pour « rompre et refonder l’Europe » - L'Humanité du 23 avril 2014

Gérald Rossi
Mercredi, 23 Avril, 2014
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À un mois des élections européennes, qui se tiendront en France le dimanche 25 mai, les militants du Front de gauche disposent désormais 
d’un document qui, au-delà du bilan, trace des perspectives à la fois sociales, écologiques et économiques.

Tout juste sortis des municipales, voilà les militants du Front de gauche partis sur la piste des européennes, dont l’unique tour (proportionnelle oblige) se tiendra le dimanche 25 mai. Autant dire que la campagne sera courte. Désormais, outre les noms des quatre candidats sortants – Jacky Hénin (Nord), Patrick Le Hyaric (Île-de-France), Jean-Luc Mélenchon (Sud-Ouest) et Marie-Christine Vergiat (Sud-Est) – sont connus ceux de Corinne Morel-Darleux (Centre), Gabriel Amard (Est) et Myriam Martin (Ouest).

Des candidats qui, avec les militants des territoires concernés, ont désormais en main un document intitulé « Rompre et refonder l’Europe : le Front de gauche entre en campagne ». Les premières phrases en donnent le ton : « Les peuples d’Europe sont dans la tourmente de la crise mondiale du capitalisme financiarisé. La crise est généralisée, le chômage et la pauvreté explosent, les économies des pays de l’Union européenne sont très majoritairement en récession. » L’introduction ajoute : « En France, François Hollande a trahi ses engagements et ceux qui lui ont fait confiance en 2012. Il est aujourd’hui l’allié de Merkel et de la droite européenne, du Medef et des marchés. » Dans cet univers morose, le Front de gauche parle d’élections « décisives pour redonner la parole confisquée aux citoyens, stopper l’austérité et ouvrir la voie du redressement social, économique et écologique de notre pays ».

 

Autour de trois parties s’articule l’argumentation. Premier grand chapitre : « L’Union européenne est en crise, crise d’un système qui use les travailleurs, en même temps qu’il épuise les ressources naturelles et la biosphère, menaçant la survie même de l’humanité. » Le constat est rude et le document ajoute : « La pression accrue sur les revenus salariaux, condition du maintien de profits toujours plus élevés, sape les possibilités d’une croissance des débouchés pour les marchandises, faisant, comme aux États-Unis, de l’endettement des ménages le principal expédient pour maintenir la croissance. » Et en dénonçant l’Europe austéritaire, il note que « face à cette impasse, les réponses des classes dirigeantes des pays de la zone euro ont été principalement la fuite en avant : donner toujours plus de pouvoir à la finance, renforcer encore les politiques d’austérité, mener une concurrence exacerbée avec les pays du Sud… ».

Ensuite, le programme propose de « désobéir et rompre avec les traités » en s’appuyant sur « une révolution citoyenne qui s’appuie sur la souveraineté populaire et les mobilisations populaires ». D’autant plus que « dans tous les pays, les partis de la gauche alternative jouent un rôle majeur dans la résistance à l’Europe des néolibéraux ». Et le texte apprécie le fait que « la France est un grand pays, moteur en Europe et deuxième puissance économique européenne. Un changement (dans le pays) peut montrer l’exemple et entraîner d’autres peuples d’Europe. »

Alors que « la résorption de la dette publique sert aujourd’hui de prétexte à mener des politiques d’austérité drastique », le document propose quelques grands axes, comme « refuser la politique budgétaire européenne, récuser le dumping social et les libéralisations, en finir avec la précarité… » et il propose que les produits financiers soient « placés sous une surveillance stricte des pouvoirs publics afin que la finance soit mise au service de la société et non l’inverse ».

De là découle logiquement, peut-on dire, la dernière partie, intitulée « Refonder l’Europe » : « Notre critique de l’UE et les ruptures que nous voulons engager avec ses fondements, ses traités, ses politiques, ne nous condamnent pas à un repli nationaliste. Paradoxalement, nous sommes aujourd’hui les seuls porteurs d’une idée européenne à laquelle les peuples pourraient adhérer car porteuse de progrès humain, social et écologique. » À la suite de quoi sont déclinés plusieurs paragraphes réclamant « le respect des souverainetés populaires, une Europe libérée de l’emprise de la finance, une Europe du droit des femmes et de la libre orientation sexuelle, une Europe laïque qui garantit la liberté de conscience  ». À noter enfin que « l’Europe soutiendra les révolutions citoyennes qui ont mis à bas des régimes autoritaires ». Au-delà d’une énumération par définition incomplète et austère, c’est bien un vent nouveau sur l’Europe que propose le Front de gauche. Le débat est lancé.

Radiotélé : débats  à sens unique ?  Europe 1, le Figaro 
et LCI annoncent « deux débats exceptionnels », 
les 23 et 30 avril, avant 
les européennes du 25 mai. Bonne initiative à 
une heure de grande 
écoute. Mais, à y regarder 
de plus près, on découvre que sont invités au premier débat PS, UMP et FN, 
et au second… PS, UMP 
et FN ! Les responsables 
de l’UDI et du Modem ont immédiatement protesté. 
Et le Front de gauche n’en pense pas moins, gommé 
lui aussi.

 

 

Le Front de gauche en campagne pour « rompre et refonder l’Europe » - L'Humanité du 23 avril 2014

le 23 April 2014