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Contributions au congrès extrordinaire de 2018 - Contribution de Jacques Bonnet

Jacques Bonnet, PCF, Montpellier    
Le texte de Serge Ressiguier favorise nos réflexions. C’est bien. Voici quelques-unes de mes réactions :
Le Temps du Commun passé à la trappe… C’est vrai. Nous avons beaucoup de mal à penser ce commun déjà à l’œuvre dans nos sociétés comme une réalité ou une possibilité ; et qu’il faudrait pousser au bout. Ainsi de la conquête de pouvoirs dans les entreprises (et je pense comme Serge qu’il faut préciser concrètement ce qu’on entend par là, les réalités, les terrains de bataille… Et cette bataille devient encore plus urgente face à la loi travail ; je pense à l’inversion des normes qui déporte les affrontements de classes encore plus dans l’entreprise même).  Ainsi de la vie (comme à Montpellier) d’un supermarché coopératif… Nous ne pouvons pas être présents partout mais nous devrions pouvoir identifier ces terrains du « commun ».
   Je pense aux idées de Jaurès sur « l’évolution révolutionnaire » : « … toutes les grandes révolutions ont été faites dans le monde, parce que la société nouvelle, avant de s’épanouir, avait pénétré par toutes les fissures, par toutes ses plus petites racines, dans le sol de la société ancienne… ».  
Bilan et stratégie : A propos de la réflexion sur « Présidentielle et législatives » : leçon à tirer ? pour moi, d’abord porter à un niveau bien plus élevé la bataille pour une autre république (briser, dans nos têtes et celles des autres le piège du cadre imposé : celui de la république monarchique) ; et ensuite, ajuster à cette bataille les choix à faire concernant présidentielle et législatives.
Réflexion sur France Insoumise : je suis d’accord en gros sur l’appréciation portée par Serge sur « le contenu ». Pourtant, il faudrait être plus précis sur « la dimension très progressiste » de FI dont parle Serge : sinon, faut-il penser que FI est seulement un nouveau visage de la social-démocratie ou un populisme de gauche asservi aux idées de deux ou trois penseurs (Chantal Mouffe et cie, voir le papier de J. Quettier dans le supplément de l’Huma du 11 octobre) ? Est-ce autre chose ? N’y a-t-il pas dans FI des pensées diverses, souvent « révolutionnaires » à leur manière, portées par ses responsables divers ou par ces gens, ces jeunes, qui ont rejoint FI en nombre ? Je crois qu’en ces mois de rentrée, FI se cherche, connaît elle aussi un moment de « crise ».
Alors oui, la vie est là, comme dit Serge, et « des poussées de rapprochement s’esquissent ». Mais seulement à l’Assemblée nationale ? Nous butons toujours sur « quelle bataille à mener pour que se réalise le rassemblement ? » Je pense que les réponses actuelles du parti, à presque tous les niveaux, ne sont pas celles qu’il faudrait. Donc je trouve pertinentes les idées contenues dans le texte collectif paru dans l’Huma du 16 « Pour une force politique d’alternative démocratique… ». Ce texte regarde la réalité en face, ce qui nous divise dans la gauche de transformation, et ce qui nous rassemble, bien plus important. Et que nous n’avons aucune chance qu’une majorité de citoyens choisisse demain le chemin que nous pourrions lui proposer si nous ne sommes pas capables de nous rassembler nous-mêmes. Ce texte propose que s’engage un processus constituant pour construire une force politique en commun. « Laissons derrière nous les rancœurs et les querelles… Et hissons-nous au niveau de la responsabilité qui est aujourd’hui la nôtre… » Il nous faut au moins connaître les militant(e)s de FI, travailler avec eux le plus possible, chercher les rapprochements, confronter les idées. Sinon quoi ? Un parallélisme désespérant ?
Un parti à la hauteur. Je suis d’accord avec la plupart des idées de Serge. Un point : oui, retrouver le sens du défi, de la colère et de la fierté. Utiliser les termes qu’il faut, et notamment le mot « communisme ». Mais… Pour que ce mot acquière à nouveau de la « popularité », il faut lutter contre la charge « criminelle » qu’il a dans trop de têtes. (En référence à Staline, et les autres, et la grande terreur de 1937 et… etc…) Donc une grosse bataille d’idées. On a trop souvent considéré que c’en était fini de cette question et on passait à l’ordre du jour des luttes pressantes… Raoul Peck, le réalisateur du « Jeune Marx » le dit très bien : « Il faut confronter les erreurs, les errances, les illusions, les crimes aussi, pour initier un autre combat » Contre sa charge criminelle et donc aussi pour sa charge signifiant un passé fort des communistes français (et d’autres), pour sa charge d’espérance, et sa charge d’utopie concrète. De ce point de vue, je trouve très bien les propositions du CNl pour commémorer octobre 17 (supplément de l’Huma 11 oct). Elles devraient nous inspirer.  

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le 23 October 2017

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